La Thérapie des schémas
La Thérapie des Schémas
La Thérapie des Schémas, développée par le Dr Jeffrey YOUNG, s’inscrit dans le champ des TCCE dites de « troisième vague ». Il s’agit d’une approche intégrative, associant d’autres techniques issues de la Gestalt thérapie ou de la Thérapie Dialectique. Elle est peu connue en France, mais est très reconnue, notamment aux Etats-Unis et au Canada..
Sur le plan théorique elle se base sur des éléments de la théorie de l’Attachement.
Quelle est l’origine des schémas ?

L’enfant né avec des besoins affectifs fondamentaux qui nécessitent d’être comblés.
Les expériences précoces de vie (négligences, maltraitance, excès de satisfaction des besoins…), vont donner lieu au développement de schémas précoces inadaptés, qui vont se constituer dans les interactions avec l’environnement, dans l’enfance et l’adolescence et vont s’enrichir tout au long de la vie.
La notion de schémas
Ces schémas sont un ressenti fondamental (constitué de souvenirs, de cognitions, de sensations, d’émotions, de comportements, liés à un thème précis) concernant soi-même, les autres et le monde, et constituant un modèle, un filtre dysfonctionnel.
Ils conduisent à des interprétations automatiques et inadaptées de la réalité. Et constituent une vulnérabilité individuelle (plus l’individu aura développé des schémas dysfonctionnels, plus il sera vulnérable sur plan psychologique et susceptible de développer des troubles psychologiques).
Les schémas sont à la base de la personnalité.
Comment les schémas se maintiennent dans le temps ?
La mise en place de ces schémas, suite aux carences environnementales de l’enfance vont donner lieu à des stratégies d’adaptation (la soumission/l’évitement/la compensation).
Avec le temps, ces stratégies ont été généralisées au monde dans son ensemble. Mais le monde actuel n’est plus celui de l’enfance et les stratégies sont devenues inadaptées et doivent être changées, car elles contribuent au maintien du schéma..
Ces schémas vont donc avoir tendance à se maintenir dans le temps, sous l’influence de nos pensées et biais cognitifs, de nos comportements et de l’évitement de nos émotions.

Comment s’organise la thérapie
Ce type de thérapie peut prendre environ de 1 à 3 ans, selon le type de difficultés.
L’objectif premier est de repérer les schémas inadaptés et de faire le lien entre son fonctionnement actuel et l’environnement dans lequel a grandi la personne.
Il s’agit ensuite de travailler à un assouplissement de ces schémas, afin d’arriver à un niveau de fonctionnement plus satisfaisant pour soi-même et dans sa vie relationnelle.
Pour cela, plusieurs techniques sont mises en œuvre :

- Emotionnelles : techniques d’imagerie et reparentage, techniques de Gestalt, techniques de Gestion émotionnelle
- Cognitives : observation et analyse des pensées, des croyances et des schémas, restructuration cognitive
- Comportementales : jeux de rôles, toutes sortes de tâches comportementales permettant à l’individu de mettre à l’épreuve ses schémas
Pour quels types de difficultés ?
Troubles dépressifs chroniques ou réfractaires
Troubles anxieux réfractaires à des interventions psychothérapeutiques de première ligne
Troubles de personnalité, notamment troubles borderline
Elle est également indiquée lorsque des éléments propres à la personnalité de l’individu, conduisent à une souffrance ou à des difficultés de fonctionnement.
Quelques exemples :
- Peur excessive de l’abandon
- Sentiment chronique de manque affectif
- Méfiance exagérée
- Sentiment permanent d’imperfection, de honte
- Sentiment d’incompétence ou de dépendance
- Exigences trop élévées et trop dures envers soi-même ou les autres
- Tendance à se punir
- Sentiment de vulnérabilité excessive
- Difficultés à se fixer un cadre, des limites/impulsivité
- Scénarios de vie répétitifs
- Choix de partenaires maltraitants
- ….
Contre-indications :
La thérapie des schémas est généralement contre-indiquée dans les situations où il y a présence d’une pathologie psychiatrique aigue, dont :
- des symptômes psychotiques actifs envahissants
- un trouble dépressif d’intensité sévère
- un TCA nécessitant une hospitalisation
- un trouble de personnalité en crise suicidaire
- une crise psychosociale
- une problématique de toxicomanie au premier plan
- une déficience intellectuelle